bloc1

LE PORT-MARLY ET MARLY, VILLES JUMMELLES

Depuis le 30/09/2005

visites

bloc4

Page d'accueil

Historique du site

Le Bureau

Calendrier

Index des bulletins

Rapport moral

Sortie

Conférence

Livres

Manifestation

Acquisition

Souscription

Bulletin disponible

Texte divers

Marly imaginaire

Liens

Bulletin d'adhésion

Pour des nouveaux Marlyportains, Josette Desrues rappelle l'histoire de leur commune.

Pierre Francheterre : La Paroisse de Port-Marly est desservi, depuis deux ans, par le Père Hoffmann, curé de Marly-le-Roi, faut-il y voir un clin d'oeil de l'histoire ?

Josette Desruess : Le contexte est bien différent, et ce n'est certes pas "un retour aux sources". Longtemps en effet, Marly-le-Roi et Le Port-Marly n'ont formé qu'une seule et même paroisse. Débouché naturel du bourg de Marly, la situation favorable du hameau au bord de la Seine a permis le développement d'un port. L'installation de la cour du roi Louis XIV à Versailles puis à Marly, donne un essor considérable au commerce de la petite agglomération qui s'agrand.

P. F.: Du haut de Marly, la situation paraît bien excentrée?

J.D. : C'est ce même raisonnement que tiendront nos anciens riverains du fleuve pour demander leur émancipation. L'église Saint-Vigor est bien éloignée et les habitants du port boudent à remplir leurs devoirs religieux, les enfants ignorent l'école.

P. F.: Argument fondé ?

J.D. : Valable certes, mais démarche dictée aussi par l'antagonisme certain existant entre les deux populations. Les habitants du port se sentent abandonnés et méprisés. Le pieux Dauphin, fils de Louis XV, ému de leur "délaissement vonorance religieuse". songe à leur faire construire une chapelle. C'est Louis XVI, qui en posera la première pierre le 21 octobre 1778.

P. F. : C'est l'église Saint Louis, beau bâtiment néo-palladien, avec ses deux galeries péristyles que l'on peut admirer sur la RN 186.

J. D. : Construction sévère et imposante, tellement symbolique pour nous, Marlyportains, car c'est véritablement avec la construction de son église que commence l'histoire du Port-Marly : C'est l'emblème de son identité. Forts d'une indépendance religieuse acquise en 1785, les habitants du port revendiqueront, en 1789, leur autonomie municipale.

P. F.: Et comment Marly-latutrice a-t-elle, elle

J. D.: Fort mal ! La résistance va être vive et la rancune tenace, tant sur le plan religieux que sur le plan civil. Il faudra près de trente ans pour régler les rôles de contributions et les limites des communes.

P. F. : Les limites de bornage, de, 1819 avaient restreint le territoire de la nouvelle commune à 141 ha, comment étaient exploités ces terrains ?

J. D. : Quelques cultures maraîchères jusqu'au cour du village, des champs, des prés. Chacun possédait son lopin de terre et ses quelques pieds de vigne. L'autre pôle d'activité était l'extraction de la pierre calcaire dans les carrières tout au long du thalweg longeant le Rû et de celui des Montferrands. L'exploitation en était ancienne si l'on s'en réfère au lieu-dit les "Fours à Chaux" cité en 1510. Une fois la pierre épuisée, les carrières ont offert un lieu de culture privilégié pour les champignons de Paris, blanc ou rosé.

P. F. : Du haut des Montferrands, la vue si belle sur la vallée de la Seine a séduit un grand écrivain?

J. D.: Alexandre Dumas y fit édifier en 1846 le château de Monte-Cristo et la fantaisie néo-gothique du château d'If. Restauré, c'est un véritable joyau qui enchante les visiteurs.

P. F.: C. Pissaro n'est pas le seul peintre à avoir été attiré par le charme de vos bords de Seine: Sisley, Caillebotte, Lebourg...

J. D.: Et aussi, Vlaminck, Derain, Maurice Denis, César même... et bien d'autres. Dans le circuit culturel de la ville, je vous recommande la visite de la salle des mariages de notre mairie. Vous y admirerez le décor d'une chambre de parade à la mode du XVIIéme, chef-d'oeuvre de Michel Dorigny, gendre de Simon Vouet.

P. F.: Noyé dans le flot routier, on a peu conscience de la richesse du patrimoine de la commune?

J. D.: Qu'il faisait bon vivre à Port-Marly Vie rurale organisée autour de ses petits commerces, de sa mairie et de son église. À partir de 1950, l'évolution de toute la banlieue parisienne a grignoté tous les espaces verts. Triste record: le réseau routier le plus dense de la région, en cloisonnant le pays, lui a fait perdre son âme. La commune compte actuellement plus de 4 200 habitants. Quel avenir la nouvelle municipalité et les suivantes lui réservent-elles... ?

Par PIERRE FRANCHETERRE &JOSETTE DESRUES